Tu te souviens peut-être, rue de Belleville, le 17 mars dernier, jour où des sans-papiers étaient foutu en taule pour avoir cramés la prison pour étranger de Vincennes (construite notamment par Bouygue et Eiffage), une boutique SNCF (co-organisateur de rafles et expulseur de sans-papiers) s’est faite occuper. Après que ses clients soient parti (dont plusieurs solidaires avec ce qui se passait), la boutique a entièrement été taguée dedans comme dehors : « la SNCF collabore aux expulsions de sans-papiers », « non aux rafles », « feu aux CRA », « solidarité avec les inculpés de Vincennes ». avec collage d’affiches, banderole, tracts… En passant, la boutique SNCF couverte de tags est restée fermée toute la journée du lendemain. Juste après, le gérant du magasin Bouygues qui observait jusque là l’occupation de la SNCF en se marrant, a commencé à rire jaune lorsque les assaillants se sont dirigés vers son enseigne. Il s’est vite enfermé dans ses murs pendant que sa vitrine se faisait recouvrir de tags (« Bouygues construit des taules », « feu à toutes les prisons »). Tout cela faisait suite à une occupation du même genre à l’agence Air France (expulseur) d’Opera. Les sans-papiers inculpés de l’incendie de Vincennes ont été condamnés d’avance à plusieurs mois de taule.
N’oublions pas qu’ici comme ailleurs, on rafle les sans-papiers, on fout des gens en taule. N’oublions pas qu’il est possible de leur rendre la monnaie de leur pièce, de refuser tout cela avec fracas.