Il
y avait la BST, les patrouilleurs, les associations de citoyens et de
commerçants, les correspondants de nuit, les artistes et
l'urbanisme, voilà maintenant au front de la guerre contre les
pauvres... le poney-club.
C'est
la dernière infâme trouvaille de la mairie (PS) du XVIIIe
arrondissement pour chasser les pauvres de la porte-Montmartre. C'est
Myriam el-Khomri, chargée de la sécurité à la mairie de Paris et
élue dans le XVIIIe qui en parle : « C’est en voyant
l’impact de la brigade équestre présente dans notre quartier
depuis plusieurs week-ends que nous avons eu l’idée d’installer
ce poney club. Nous voulons regagner du terrain avec cette opération
positive qui donne le sourire et mobilise les habitants. Nous allons
tenter de renouveler cette expérience ». Et rassurons-nous :
« Nous cherchons d’autres idées pour occuper le terrain
plus durablement », précise el-Khomri.
Ainsi
les fameux « riverains », ceux qui voudraient établir
des murailles entre leur « bien-être » de pacotille et
les indésirables, tendent la matraque avec le pouvoir, qui n'attend
que ça pour faire place nette. Comme à Belleville, ou aux portes de
Montreuil et de Bagnolet, l'embourgeoisement des quartiers du Nord et
de l'Est de Paris ne peut se faire sans opérations policières.
C'est assurément dans cette catégorie qu'on peut ranger cette
ultime dégueulasserie de gauche, visant à dégager le marché
sauvage installé dans la rue piétonne Binet, en bordure du
périphérique. Comme un aperçu de ce que seront ces cinq ans, car
le pouvoir a beau se parer de multiples couleurs, il n'a qu'une seule
face. Une face de mort.
Les
poneys dans les plaines, la gauche en pâture.