L'après-midi
du 27 octobre 2014, au métro Belleville, la BST
débarque une fois de plus. Cette fois-ci, ils sont là pour nous,
certainement après nous avoir repéré à travers leurs caméras
pendant que nous diffusions le bulletin. Ils arrachent alors des
exemplaires du n°19 accrochés aux grilles. Après avoir décortiqué
le contenu du journal (oui, ils savent lire), ils décident de
contrôler les deux premières personnes qui leur tombent sous la
main. Les deux compagnons se font alors embarquer et seront placés
en garde à vue au commissariat central du XIXe arrondissement, rue
Erik Satie. Ils seront déférés après 24h et inculpés pour refus
d'empreintes (une date de procès a été fixée pour janvier). Ils
ressortent également avec une convocation pour "injure
publique", se référant au contenu du bulletin, visiblement par
rapport au court article « « Maïs
chaud ! » et harcèlement de rue à Belleville ».
Depuis quelques années, nous ne comptons plus les contrôles, les
menaces, les convocations, vérifications d'identité, tentatives
d'intimidation, les gardes à vues et les vols liés à la diffusion
du bulletin dans le Nord-Est de Paris. Il s'agit de leur part, en
toute logique et sans surprise, de mettre un frein à la diffusion
des idées et pratiques anarchistes et révolutionnaires dans le
quartier.
Nous
sommes bien conscients de n'être qu'une petite épine dans le pied
de ces sales flics (BST & compagnie) dont le véritable travail
reste de mener la guerre aux indésirables (harcèlement des vendeurs
de maïs et des prostituées, rafles de sans-papiers, etc.). En
pissant là pour marquer leur territoire, ils cherchent à empêcher
que les diverses formes de révoltes puissent se rencontrer. Empêcher
la diffusion du bulletin est une petite partie de cette stratégie.
Ce
communiqué n’a pas pour but de nous victimiser lorsque tant de
gens vivent chaque jour une répression bien plus violente de la part
des assassins en uniformes. Notre but est de sortir de la logique que
l’ennemi cherche à faire prévaloir : une gueguerre privée
entre eux et nous, de laquelle nous ne ressortirons jamais gagnants
en raison de l’asymétrie des forces. Car nous nous foutons bien
d’eux, et c’est avec les habitants du quartier avec qui nous
partageons ce bulletin depuis plusieurs années que nous souhaitons
dialoguer, en espérant partager bien plus que la belle mais banale
haine du flic. Celles et ceux qui se mangent la même répression que
nous, et qui se reconnaissent potentiellement en nous comme nous nous
reconnaissons en eux et en elles. L'objectif principal de Lucioles
étant de maintenir la continuité de la diffusion des idées
anarchistes dans la rue, rien ne nous arrêtera. Et que cette petite
feuille puisse être un instrument, parmi d'autres, dans les mains
des exploités, tant que ce monde d'autorité ne sera pas détruit,
continuera la guerre sociale en cours depuis toujours.
Tout
continue, vive l’anarchie.
Quelques
contributeur/ices de Lucioles.
Pour
rappel, on pourra relire le texte Anarchistes
vs. Police : nous ne voulons pas de leur guerre privée, publié
en décembre 2013 dans Lucioles
n°14. Ceux qui
souhaitent participer aux diffusions du bulletin et leur montrer que
nous ne baisserons pas les yeux face à la terreur d'Etat, peuvent
nous contacter à l'adresse lucioles@riseup.net