14h : Plusieurs dizaines de cars de flics
en tout genre prennent position tout autour de Barbès et de sa
fameuse ZSP (zone de sécurité prioritaire). Ils ferment les rues
avec les camions et raflent au faciès des vendeurs à la sauvette,
sans papiers et pauvres en tout genre.
16h25 : Certaines rues sont débloquées
pour laisser l’accès aux sorties d’école ce qui laisse croire
que l’opération est terminée. Mais plusieurs personnes sont
prises au piège par des groupes de flics en civils réussissant à
se fondre dans la population et à continuer les interpellations. Les
personnes arrêtées sont ramenées menottées dans les bus
d’embarquement stationnés sous le métro.
17h : Passage du Havre un rassemblement
appelé par des proches et des camarades de Clément Méric est
organisé. Il regroupe plusieurs milliers de personnes venues se
recueillir à l’endroit de son assassinat par des fascistes la
veille au soir.
18h : Toute la journée les politiciens de
tout bord se sont succédés dans les médias. Certains se retrouvent
au micro place Saint Michel, pour le rassemblement appelé par le
parti de gauche rejoint par toute une clique politicienne allant des
centristes à l’extrême gauche.
Heureusement
certains ne parviendront pas à intervenir, hués par une foule pas
dupe. En effet, ceux-là mêmes qui planifient et organisent la
chasse aux sans-papiers veulent aussi récupérer la mort d’une
personne qui de par ses engagements luttait contre le racisme. C’est
le grand jeu de la récupération politicienne où l’on nous
explique que pour lutter contre le fascisme il faut constituer un
front commun et défendre la démocratie. Fascisme et démocratie
sont les deux faces d’une même pièce, deux modes de gestion de
l’Etat qui font prospérer le capitalisme.
20h : Plusieurs centaines de personnes
partent en manif sauvage et traversent la capitale criant
« d’Istanbul à Paris, à bas l’Etat, les flics et les
fachos » en direction du local de l’œuvre française,
groupuscule fasciste. Le cortège laisse des traces de son passage :
poubelles renversées, tags, autocollants, vitrines de banques
martelées…
20h30 : Des personnes se retrouvent devant
le commissariat de Clignancourt pour visibiliser le départ des
personnes raflées vers le centre de rétention. Les coups de
matraques et leur petit nombre ne les empêcheront pas d’exprimer
leur solidarité.
Face aux rafles, aux violences d’Etat, aux violences fascistes,
aux charognards et à la résignation exprimons notre colère dans la
rue ! Faisons en sorte d’entraver concrètement le travail des
flics, opposons-nous aux expulsions et ne laissons pas les fascistes
et leurs idées envahir l’espace et pourrir nos vies.
Organisons-nous pour s’attaquer à toutes les formes de dominations
et tendre vers la liberté.
Contre les flics et les fascistes, mort à l’Etat et au
capitalisme.