« Le feu est la réunification de la matière en liesse. Si on garde cela en tête, chaque incendie doit être considéré comme une réunion, un motif de réjouissance chimique. Fumer un cigare, c’est mettre fin à une longue séparation ; faire brûler un poste de police, c’est rapatrier des milliards de molécules en liesse. »
Pendant
cinq nuits au moins, les ghettos de pauvres de Stockholm et des
alentours se sont embrasés. Comme souvent, l’étincelle qui a mis le feu à
la poudrière fut un assassinat policier. Comme lors des mémorables
nuits de novembre 2005 en France ou de Villiers-le-Bel en 2007,
d’Athènes en décembre 2008 ou encore celles d’août 2011 en Angleterre et
celles plus insurrectionnelles encore qui frappent la Tunisie, l’Egypte
ou la Syrie depuis plus d’un an maintenant et dans les dernières
semaines en Turquie. Comme à chaque fois, notre solidarité va à tous
ceux qui prennent la rue pour en faire baver aux flics et aux
institutions qu’ils réussissent à se mettre sous la dent. Elle va à
toutes celles et ceux qui, le courage au cœur et la résignation en
berne, face à la médiocrité et l’ennui que nous offre ce monde de merde
et ses faux-choix entre travail et chômage, école et prison, allument la
nuit avec joie et vengeance.
Flics caillassés, commissariats défoncés, une centaine de voitures réduites en cendres, écoles cramées, bref, des vacances en plus pour les indésirables. Et pendant quelques instants, l’inversion de la balance, quand ce sont les flics et les bourges qui deviennent indésirables et que la peur change de camp. Et tout cela, au cœur même de la social-démocratie modèle, la meilleure élève de la classe du concert des proprets Etats démocratiques. La Suède et son modèle économique et social si parfait, mais ça, c’était avant que les masques ne tombent.
Dictature ou démocratie, il n’y a pas de meilleur mode de gouvernement et il n’y a pas de « moins pire » qui puisse nous satisfaire parce que nous ne voulons plus êtres gouvernés et nous ne voulons plus de leur paix, car elle ne signifie que notre misère et notre domestication. Emeutiers de Stockholm, comme tant d’autres avant vous, vous avez visé juste, vous vous êtes attaqués aux outils de notre domination. Vous avez prouvé que tant que l’humain se condamnera à vivre sous le règne de l’économie et de la domination, il n’y aura de possibilité émancipatrice que dans la destruction et la propagation du désordre.
Flics caillassés, commissariats défoncés, une centaine de voitures réduites en cendres, écoles cramées, bref, des vacances en plus pour les indésirables. Et pendant quelques instants, l’inversion de la balance, quand ce sont les flics et les bourges qui deviennent indésirables et que la peur change de camp. Et tout cela, au cœur même de la social-démocratie modèle, la meilleure élève de la classe du concert des proprets Etats démocratiques. La Suède et son modèle économique et social si parfait, mais ça, c’était avant que les masques ne tombent.
Dictature ou démocratie, il n’y a pas de meilleur mode de gouvernement et il n’y a pas de « moins pire » qui puisse nous satisfaire parce que nous ne voulons plus êtres gouvernés et nous ne voulons plus de leur paix, car elle ne signifie que notre misère et notre domestication. Emeutiers de Stockholm, comme tant d’autres avant vous, vous avez visé juste, vous vous êtes attaqués aux outils de notre domination. Vous avez prouvé que tant que l’humain se condamnera à vivre sous le règne de l’économie et de la domination, il n’y aura de possibilité émancipatrice que dans la destruction et la propagation du désordre.
Et le désordre est fertile...