En ce
lundi 25 novembre 2013, alors que nous diffusions comme plusieurs fois par
mois le bulletin anarchiste Lucioles aux alentours de la station de
métro Belleville, deux chiens de garde de la B.S.T
ont commencé à nous renifler, comme souvent depuis quelques mois. Cette
fois-ci, après s’être entretenu au talkie pendant quelques minutes à
propos de ces anarchistes, l’un d’eux a une idée géniale, Tony notre
plus grand fan (petite taille, brun et petit bouc noir), accourt vers un
sac contenant des bulletins et essaye immédiatement de s’en emparer.
Mais, les compagnons ne laissent pas faire et résistent à ce vol à la
tire en maintenant le sac. S’ensuit une épreuve de force jusqu’à ce que
les flics réussissent à l’arracher. Leur prétexte ésotérique : le plan
vigipirate. Il s’agirait d’un sac abandonné, un colis suspect (alors
qu’il se trouvait à nos pieds), et donc, les bleus utilisent ce prétexte
pour faire un contrôle d’identité et tenter (sans succès) d’interrompre
la diffusion.
Les compagnons refusent de donner leur
identité. En l’espace de vingt minutes, c’est une vingtaine de flics qui
nous encerclent et le ton monte. Un attroupement se forme rapidement
autour de nous, les gens sont solidaires, mais les flics sortent les
gazeuses, ce qui ne dissuade pas les solidaires de venir récupérer des
bulletins dans nos mains. La diffusion continue d’ailleurs, à d’autres
sorties du métro, pendant que trois compagnons sont isolés par les flics
pour procéder à un contrôle. Pendant le contrôle, les flics sont très provocants, avec des
remarques racistes, des remarques incompréhensibles sur les parties
génitales et les sports de combat (sauf dans leurs esprits de petits
machos) et quelques bousculades. Une vieille dame exprime son soutien aux anarchistes du
quartier, et aux cris de "vive l’anarchie", le contrôle continue une
vingtaine de minutes.
Mais ce contrôle ne sort pas de nulle part :
Ce communiqué n’a pas pour but de provoquer l’indignation citoyenne ni de se plaindre, mais de sortir de la logique que l’ennemi cherche à faire prévaloir : une guerre privée entre eux et nous. Car nous nous foutons bien d’eux, et c’est aux habitants du quartier avec qui nous partageons ce journal depuis plusieurs années que nous souhaitons dialoguer, en espérant partager bien plus que la belle mais banale haine du flic. Ceux et celles qui se mangent la même répression que nous, et qui se reconnaissent potentiellement en nous comme nous nous reconnaissons en eux et en elles.
A un moment, l’un des flics nous encerclant sort une gazeuse, un des compagnons gueule alors aux badauds présents sur place que les flics commencent à sortir leurs armes, le flic répond en disant au compagnon que lui aussi était en possession d’armes en montrant les bulletins qu’il avait dans ses mains. Effectivement, si leurs gazeuses ne peuvent que nous brûler les yeux, nous espérons bien que nos idées puissent quant à elles mettre devant les yeux de chacun les nombreuses possibilités d’attaquer ce monde à brûler, car c’est la guerre sociale que nous voulons.
Tout continue, vive l’anarchie.
Mais ce contrôle ne sort pas de nulle part :
- Les correspondants de nuit, ces agents de proximité de la guerre aux pauvres, dont le boulot répressif est depuis longtemps souligné en divers endroits (Cf. ce tract), se sont d’abord essayés au harcèlement pour empêcher diverses activités anarchistes (tables, collages, diffusions...) dans le quartier, tentant eux aussi à l’occasion le contact physique et la guerre privée contre le bulletin Lucioles et les anarchistes de Belleville. Cela est passé entre autres par une plainte contre le tract mentionné plus haut, pour "diffamation publique envers des fonctionnaires" (Cf. Rien à déclarer et Toujours rien à déclarer).
- Au début de l’été dernier, trois compagnon/nes se font embarquer au commissariat du 19e suite à un collage pour un contrôle d’identité, des auditions et des prises d’empreintes et d’ADN auxquelles les compagnons se sont refusé/es, afin de ne pas participer à leur propre fichage et de ne pas faciliter le travail des flics. Le nom de Lucioles revient régulièrement pendant les auditions.
- Dans la nuit du 11 au 12 novembre, deux compagnon/nes se font serrer dans le quartier après avoir posé des tags, comme par exemple sur une église ("Bouffe ta morale et ta soutane") et sur une école ("Nique la carrière, vive la buissonnière"). Un peu moins de 24 heures de garde-à-vue où les compagnon/nes se refusent à toute déclaration, ainsi qu’aux relevés signalétiques. L’un des deux est convoqué au tribunal pour mi-janvier.
- Dans l’après-midi du 17 novembre, un collage part en embrouilles avec un vieux porc raciste, gardien d’immeuble de l’A.R.E.P.A. (au niveau du 11, Rue de Belleville). Cette vieille canaille, notoirement détestée dans le quartier pour emmerder les SDF du coin, qui tente à chaque fois d’empêcher les collages à cet endroit, bute cette fois sur une réponse physique, il est alors aidé par une poucave qui saisit un des compagnons pour le livrer aux flics. La cavalerie débarque en nombre, appelée par le porc, en sortant la grosse artillerie du maintien de l’ordre (CRS, BST et compagnie, équipés de gazeuses, flash-balls, matraques). Un compagnon fera alors 24 heures de garde-à-vue, et tout le matériel est saisi. Comme à chaque fois, le compagnon ne collaborera pas, refusant les déclarations et la signalétique.
Ce communiqué n’a pas pour but de provoquer l’indignation citoyenne ni de se plaindre, mais de sortir de la logique que l’ennemi cherche à faire prévaloir : une guerre privée entre eux et nous. Car nous nous foutons bien d’eux, et c’est aux habitants du quartier avec qui nous partageons ce journal depuis plusieurs années que nous souhaitons dialoguer, en espérant partager bien plus que la belle mais banale haine du flic. Ceux et celles qui se mangent la même répression que nous, et qui se reconnaissent potentiellement en nous comme nous nous reconnaissons en eux et en elles.
A un moment, l’un des flics nous encerclant sort une gazeuse, un des compagnons gueule alors aux badauds présents sur place que les flics commencent à sortir leurs armes, le flic répond en disant au compagnon que lui aussi était en possession d’armes en montrant les bulletins qu’il avait dans ses mains. Effectivement, si leurs gazeuses ne peuvent que nous brûler les yeux, nous espérons bien que nos idées puissent quant à elles mettre devant les yeux de chacun les nombreuses possibilités d’attaquer ce monde à brûler, car c’est la guerre sociale que nous voulons.
Tout continue, vive l’anarchie.
Quelques contributeur/ices de Lucioles.